voici la dernière consigne de la petite fabrique d'écriture:
"En apesanteur"
Pour ce jeu de novembre, notre amie Joëlle Chen nous prête de nouveau une image.
Plusieurs personnages y font un voyage "en apesanteur", entre rêve et réalité, entre le paysage et son reflet.
Comme lorsque nous nous sommes retrouvés "Place de l'imaginaire", vous pouvez, si vous le souhaitez, choisir d'être l'un d'entre eux.
Racontez-nous vos impressions.
Elles peuvent être "sur le vif" (pensées silencieuses, suite de sms ou paroles échangées avec l'un de vos voisins) ou rapportées ensuite (journal, conversation téléphonique, lettre, message...).
Je sais que vous trouverez votre mode d'expression. Je demande seulement à ceux qui choisiraient le mode "SMS" d'écrire à la fois la série de messages instantanés et leur traduction en mode "langage soutenu" pour compenser.
Voici ma participation...
Quel ennuie!
Zut, zut et re zut! Quel ennuie! Je me retrouve coincé sur cette barque, avec tous ces gens que je ne connais pas... C'est pas ça que je voulais faire... C'est ma tante qui m'a entraîné là, mais je ne voulais pas venir moi...
Tout ça parce qu'elle m'a vu jouer au corsaire...
C'est ma passion les corsaires et les bateaux pirates. J'aurais bien aimé vivre à cette époque là... J'aurais été capitaine d'un superbe navire en bois avec de magnifiques voilures accrochées aux mats et des cordages à tout va, et j'aurais navigué sur tous les océans, en menant mes hommes à l'abordage des navires ennemis...
J'étais donc entrain de me battre au sabre avec mon pire ennemi, quand ma tante se fit un devoir de m'interrompre, en me disant:
"Tu joues à quoi? Aux pirates?... Tu aimes bien les bateaux alors... J'ai une idée... Demain je t'emmène faire un tour en bateau, tu vas voir, c'est super! Je suis certaine que ça va te plaire!"
Et aujourd'hui nous voilà sur cette affreuse barque qui ne doit pas mesurer plus de 5 mètres... Et en plus, on est sur un canal... Il n'y a pas de vague sur un canal... Qu'est-ce que je fais là moi? Si seulement j'avais pu me mettre au premier rang, j'aurais fait comme l'acteur Di Caprio, je me serais imaginé entrain de voler entre ciel et mer... Au lieu de ça, je suis derrière ce grand monsieur qui me bouche la vue, et je suis obligé de me pencher pour voir devant...
Moi je voulais monter sur un grand bateau, un vrai bateau qui parcoure les océans, avec ses ponts et ses coursives... Je l'aurais parcouru de long en large et de haut en bas... J'aurais été le plus heureux des garçons de dix ans vivant une merveilleuse aventure...
Au lieu de ça, je me retrouve coincé avec tous ces gens... Tous des vieux en plus... Personne de mon âge avec qui parler. A quoi ça sert de regarder toutes ces vieilles maisons en briques, avec des géraniums aux fenêtres?... On voit exactement la même chose du côté de la route... C'est bien une idée d'adulte... Qu'est-ce que j'en ai à faire de tout ça? J'en ai vraiment marre de cette balade sur l'eau! Vivement que ça se termine!
Ah ça, elle ne m'aura plus ma tante, avec ses idées saugrenues!
Babeth.